Il m'arrive parfois, lorsque
le tumulte de la bataille politique s'apaise, de voir
les événements s'éloigner de moi et prendre soudain,
de par la perspective ainsi modifiée, une dimension
et un relief tout différents de ceux que nous renvoient
habituellement les médias. Et, chaque fois, je suis
frappé par le décalage entre la réalité qui est la mienne
et celle que propose l'établissement.
Je me suis engagé pour le bien de mon pays. Ma conscience
est en paix. Je suis fier de mon action. Et on essaye
de faire croire que nous serions le mal et que nous
devrions avoir honte.
Tout se passe comme si deux vérités antagonistes coexistaient.
D'un côté, le Mouvement national républcain, dont les
projets relèveraient du domaine de l'utopie et du diabolique,
comme s'ils ne procédaient pas du réel mais du fantasme.
De l'autre, l'établissement, qui serait seul en prise
sur la réalité, seul capable de gouverner et seul à
même d'agir bénéfiquement. Il y aurait ainsi deux mondes.
Celui du Mouvement national républicain serait le domaine
du mal, des chimères et de l'irresponsabilité. Celui
de l'établissement représenterait le royaume du bien,
du responsable et du possible. L'un serait le lieu d'épanouissement
des instincts et de la pratique systématique de l'opposition,
l'autre le jardin où se cultive la raison et où se pratique
l'art de diriger et de gouverner. Et l'un devrait être
maintenu à l'écart de l'autre, car le premier exercerait
une attirance maléfique sur les gens pendant que le
second, prisonnier des contraintes du réel, serait dans
l'incapacité d'apporter aux hommes l'équivalent de ce
que leur promettraient les marchands de fantasme.
Il faudrait donc combattre le Mouvement national républicain
non seulement pour ses mauvaises idées, mais aussi parce
qu'il peut susciter de faux espoirs et, pour cela, l'isoler
et le contenir. Entre les deux mondes s'élève donc un
mur qu'il faut jalousement défendre, le mur de l'établissement
qui doit protéger la France et les Français du danger
et des illusions frontistes.
Dans ce schéma purement fictif, il existe une réalité
bien tangible, celle du mur. J'ai eu personnellement
l'occasion de m'y heurter en un choc d'une grande violence
lors des élections municipales de Vitrolles en juin
1995. Alors que le courant national était en position
de gagner, il s'est trouvé confronté à une formidable
opposition qui n'avait rien de populaire ni de spontané.
A Vitrolles, j'avais contre moi la plupart des pouvoirs
officiels, pas seulement ceux de la classe politique,
mais aussi les dirigeants des syndicats, les médias
institutionnels, les responsables d'associations et
de clubs sportifs subventionnés, les fonctionnaires
des organisations patronales, bref, tous ceux qui disposent
d'un pouvoir ou d'une prébende et entendent le conserver.
Il ne s'agissait pas des personnes qui exercent une
responsabilité concrète, comme les patrons de terrain
ou les sportifs amateurs, mais de ceux qui sont stipendiés,
organisations patronales, sportifs professionnels ou
associations subventionnées. Craignant pour leurs privilèges,
ces derniers ont prêté main-forte aux politiciens locaux
et nationaux pour faire battre à tout prix le mouvement
national sans se préoccuper de moralité ou de légalité.
Fraude électorale, tracts anonymes, pressions en tout
genre, faux, intimidations physiques, embrigadement
des enfants des écoles, rien ne nous fut épargné.
Or, ce qui est vrai pour une commune l'est encore plus
à l'échelle de la nation. Pour protéger son pouvoir,
la classe politique et, au-delà d'elle, l'établissement
tout entier, ont édifié une véritable muraille qui enserre
les Français, limite leur horizon, leur libre arbitre
et leur libre conscience, en un mot, bride leur liberté
d'agir et de penser. Les briques de ce mur s'appellent
intolérance, discrimination, diabolisation, manipulation
médiatique, chantage, pensée unique, lutte contre l'exclusion,
intégration, Maastricht, nouvel ordre mondial.
C'est ce mur que le Mouvement national républicain veut
abattre pour libérer les Français, pour leur ouvrir
de nouveau les vastes horizons du monde réel, celui
où tout est possible, pourvu qu'on le veuille et qu'on
en prenne les moyens. Celui où les nations peuvent survivre
et se forger un destin. Celui où les énergies ne sont
plus bridées, où les pensées sont libres de tout tabou.
Le Mouvement national républicain se situe donc aux
antipodes de l'image que l'on donne de lui. Loin d'être
l'expression réactionnaire d'un mal vivre ou d'un mal
être, il est une force populaire de libération, un instrument
politique de régénération, il est le chemin par lequel
la France peut de nouveau rentrer dans l'histoire.
Car rien n'est figé, et l'avenir reste ouvert à notre
peuple et à notre nation. Il suffit de le vouloir. La
preuve en est qu'il existe une autre politique totalement
différente de celle pratiquée par l'établissement, une
alternative nationale que trop souvent les Français
méconnaissent, tout simplement parce qu'ils ignorent
tout du programme du Mouvement national républicain.
Et c'est à cette découverte que je voudrais les inviter
par le truchement de ce livre en les entraînant de l'autre
côté du mur.
Ils y apprendront tout ce qui est possible et que l'établissement
juge utopique. Ils y verront tout ce qui est bénéfique
et que les lobbies jugent diabolique. En un mot, ils
découvriront la grande politique qui assurera la renaissance
de la France lorsque viendra le jour de l'alternative
nationale.